INTERVIEW #2 | Samantha Bailly

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2 Comments

Je suis ravie de revenir aujourd'hui avec une autre interview d'auteure francophone - à succès - que j'adore. Samantha Bailly. Je la remercie une nouvelle fois encore de s'être prêtée au jeu et je vous laisse avec ses réponses à mes questions. 


1) Petite question de présentation pour en savoir plus sur vous. Décrivez nous votre parcours en tant qu'auteure.
Tout d’abord, commençons par les politesses : Bonjour ! En quelques mots, Samantha Bailly, 26 ans, un Master de Littérature comparée puis d’édition en poche. J’ai plus d’une dizaine de parutions à mon actif dans des genres assez variés (Fantasy, littérature générale, littérature jeunesse, contes pour enfants inspiré du Japon). Après avoir travaillé dans le domaine du jeu vidéo, j’ai la chance de me consacrer à l’écriture.

Voilà pour le CV. De façon plus spontanée et viscérale, en une phrase : l’aiguille de ma boussole intérieure a toujours pointé sur le verbe “écrire”.



2) J’ai récemment pu lire votre roman Les Stagiaires qui est pour moi une révélation, un coup de foudre littéraire. Comment avez-vous eu l’idée d’écrire ce livre ? Cela relate-t-il vos années de stages ?



Merci beaucoup. Ayant moi-même été stagiaire, j’ai puisé dans le terreau de ma propre expérience. Mais au-delà de la question de mon propre vécu, j’avais envie d’ajouter une voix à cette génération qui grandit et s’éduque dans une mutation rapide des habitudes liées au numérique et au virtuel que écrit ce roman. L’idée est la suivante : un roman, une forme de contrat. Stage, CDD, CDI. La galerie des personnages, venant tous d’horizons sociaux variés, tente de faire cohabiter les idéaux qui ont irrigué leurs vies depuis l’enfance avec la dureté d’un modèle économique qui semble dépasser et engloutir leur humanité. En plus d’aborder les thématiques des choix de vie professionnels, les romans s’intéressent à leurs relations affectives, qui oscillent entre pure humanité et volonté de consommation. Le tout j’espère sans perdre de vue la légèreté et une pointe d’humour.



3) Avant de lire Les Stagiaires j’ai lu Ce qui nous lie et en toute honnêteté je n’avais pas vraiment accroché avec ce roman-là. Toutefois j’ai pu voir que vous êtes également l’auteure d’Oraisons, de Souvenirs Perdu, de Métamorphoses ainsi que de A pile ou Face. Vous naviguez entre plusieurs genres et styles d’écritures mais quels sont les genres littéraires que vous préférez écrire ? 



Pour être honnête, je n’ai aucune préférence. Par exemple, je ne me suis jamais réveillée en me disant « Tiens, maintenant, tu vas écrire de la Fantasy ». Une histoire vient – sous forme d’idée, d’images, d’alchimie entre plusieurs éléments – et je l’écrit. Je laisse à l’éditeur le soin ensuite de catégoriser le texte.



4) A Pile ou Face est un thriller et c’est votre seul et unique thriller, un autre est-il au programme ?



Pas pour le moment !



5) J’ai pu voir que vous êtes issue d’un parcours littéraire ainsi aimez-vous écrire depuis longtemps ? 



C’est une question très intéressante. Il y a quelques temps, en faisant des sauvegardes sur mon disque dur externe, je suis retombée sur un document « Archives » comprenant tous mes textes sauvegardés depuis mes 12-14 ans. Énormément de romans, achevés ou non, qui ont rythmé mon collège et mon lycée.



Quand je prends un peu de hauteur sur mes choix de vie, qui ont tous d'une façon ou d'une autre convergés vers l'écriture, je me demande d'où une telle envie peut bien provenir. Qu'est-ce qui pousse à faire jaillir tant de mots ? À décrocher les histoires qui flottent dans sa tête, à les travailler, les structurer, les faire vivre ? J'ai toujours dit qu'écrire avait été pour moi une intuition intense et inévitable.



Écrire, c'est raconter des histoires. Ce besoin de fiction, je crois que c’est d'abord le jeu. Pas uniquement les histoires racontées pour s'endormir, mais le moment où en tant qu'enfant, nous prenons le contrôle des événements, nous tordons la réalité. Péripéties, coups de théâtre, nous étions deux démiurges et nous composions avec les choix de chacun. La transition s'est opérée quelque part par ici, à cette période, lorsque j'ai rencontré d'autres formes de narration : les livres, bien sûr, mais aussi les jeux vidéo. Tout cela s'est mélangé, et par mimésis sans doute, j'ai commencé à écrire. Sur papier un peu, mais surtout sur le très vieil ordinateur d'occasion que mon père avait acheté, et qui était dans ma chambre. J'ai commencé, et je n'ai jamais arrêté. C’est ce qui a conditionné de nombreux choix de vie, notamment les études littéraires.



6) Votre tout dernier roman Nos âmes Jumelles est sorti récemment chez Rageot pouvez-vous nous en parler en quelques mots ?



Le roman retrace une année de première avec une narration alternée. Lou et Sonia, deux personnalités opposées, aux familles également opposées, se rencontrent par l’intermédiaire d’un forum et bâtissent ensemble un projet de manga. L’une veut devenir écrivain, l’autre illustratrice. Un chemin semé d’embûches qui les conduira à passer professionnelles ensemble dix ans plus tard, ce qui est indiqué par des flashforward en italique à chaque début de chapitre.



7) Ce nouveau roman est-il autobiographique ? Raconte-t-il de près ou de loin une relation personnelle avec une amie ?



En effet, le roman est irrigué de ma propre adolescence : j’ai débuté dans l’écriture via mon propre site Internet à 14 ans, ainsi qu’en hantant certains forums d’associations de fanzine ou sur les Final FantasyNos âmes jumelles puise sa source dans plusieurs éléments, mais notamment dans mon lien avec ma meilleure amie, devenue ma première lectrice, sans qui je n’aurais pas écrit Ce qui nous lie, ainsi que mon amitié avec Miya, mangaka aux éditions Pika, avec laquelle nous n’avons cessé de développer des projets. À notre époque, les « rencontres sur Internet » demeurait un sujet assez tabou, honteux. Pourtant, j’ai l’impression que toute une génération a été marquée par ces rencontres virtuelles autour de passions, qui ont basculé dans le réel.

D’ailleurs, cela vient d’être annoncé : Miya et moi travaillons actuellement à une série de mangas chez Pika, provisoirement intitulée « Alchimia ». Comme quoi, Nos âmes jumelles a un petit côté prémonitoire !



8) J’ai également constaté que vous êtes une auteure proche de vos lecteurs, vous êtes présente sur les réseaux sociaux, votre page blog est mise-à-jour régulièrement et vous répondez à un grand nombre de questions de lecteurs / blogueurs. Du coup avant de devenir vous-même auteure entretenez-vous des relations aussi proche avec des auteurs ?



Hélas, non. À l’époque, les réseaux sociaux étaient bien moins développés, et les auteurs moins accessibles ! En revanche, j’avais créé mon propre site et mon forum quand j’avais 14 ans, et c’est ainsi que j’ai commencé à avoir des retours de lecteurs.



9) Et pour la suite, j’ai pu voir que vous travaillez sur une série de mangas chez Pika, provisoirement intitulée Alchimia est-ce votre nouveau projet ? D’autres sont-ils en cours ? Comme par exemple une suite aux Stagiaires ? Et surtout la question que je me pose le prochain roman selon vous sera dans quel genre littéraire ?


J’ai de nombreux projets en parallèle, le scénario du manga Alchimia chez Pika est l’un d’entre eux, d’autres sont encore secrets et je ne peux pas en parler, mais c’est un chantier assez colossal ! La prochaine parution jeunesse sera le tome 2 de Nos âmes jumelles, début 2016, où l’on retrouvera Lou et Sonia pour leur année de Terminale.



Concernant les autres romans en cours, il y la suite des Stagiaires, À durée déterminée, dont l’écriture est achevée, mais qui n’a pas encore de date de parution fixée. Il faudra un peu de patience, car je suis actuellement dans une grande période de transition éditoriale. Néanmoins, sachez que c’est sur les rails ! Ce second volet tentera d’apporter un éclairage actuel sur les secteurs du divertissement et les fantasmes qu’ils incarnent. Le projet s’inscrit dans deux volontés : dessiner un contexte économique et ses rouages, mais aussi montrer les imbrications émotionnelles et psychologiques liées à la communauté.  On y retrouve donc Ophélie, fraîchement embauchée en CDD, qui doit à son tour gérer un stagiaire et composer avec le rôle de manager. Après le départ d'Arthur aux Etats-Unis, un nouveau personnage masculin fait son entrée : Samuel, un brillant doctorant spécialisé dans l'étude des trous noirs, qui suite à une profonde dépression, décide de quitter le monde universitaire en intégrant Pyxis dans le service informatique.



En parallèle, je démarre un nouveau roman contemporain, provisoirement intitulé Marelles, qui parle de passion amoureuse, des jeux de séduction et du rapport qu'entretient toute une nouvelle génération avec les relations affectives. Il se situerait à mi-chemin entre Ce qui nous lie et Les Stagiaires, d’une certaine façon. L’occasion de vous dévoiler que Nos âmes jumelles, Les Stagiaires, À durée déterminée, ou encore Marelles, sont tous liés entre eux, dans cette démarche de dresser un portrait de ce que l'on nomme la génération Y, et ce en explorant différentes facettes – travail, famille, amours, soirées, etc.



Marelles est centré sur Sarah, un personnage très secondaire des Stagiaires, dont vous vous souvenez peut-être ? L'inconnue de la boîte de nuit, chapitre 10.



"Elle ouvre la porte, le videur la laisse entrer. Puis l’inconnue disparaît, retourne dans la mer humaine où la tempête musicale fait rage. Les personnes sont des vagues ; oui, c’est ça. Il y a celles qu’on voit frémir à l’horizon, celles qui nous touchent puis se rétractent, celles qui nous font couler... et celles qui nous portent.

J’aimais bien cette vague inconnue."





10) Un petit mot pour la fin ?



Un grand merci pour cette interview, et pour vos retours de lecture sur mes ouvrages. Vous n’imaginez pas combien partager ces histoires avec vous est un moteur !

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Je remercie une fois de plus a pétillante Samantha Bailly et je lui souhaite encore de belles choses pour l'avenir de ses futurs romans. En attendant vous pouvez d'ores et déjà vous procurer ceux déjà publiés à l'heure d’aujourd’hui et participer au un grand concours pour certains des livres ci-dessous : ici.

FANTASTIQUE : 

CONTEMPORAIN :



NUMÉRIQUE :

THRILLER :

CONTE POUR ENFANT : 



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2 commentaires:

  1. Mercii beaucoup pour cette belle interview ! :)
    J'avais découvert Ce qui nous lie il y a maintenant 1 an, mais que j'avais moyennement apprécié... J'ai par contre hâte de redécouvrir la plume de Samantha Bailly avec Nos âmes jumelles^^

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